2022, une année en demi-teinte pour le BTP ?
Après la crise liée au COVID, l’année 2022 a été elle aussi chargée en événements internationaux importants qui ont bouleversé les secteurs de la construction et du commerce. La guerre en Ukraine a été le point de départ de plusieurs crises pour le BTP : crise énergétique, pénuries de matériaux et hausse du prix des matières premières à cause des mouvements spéculatifs. Ces crises ont eu pour principaux effet des retards importants sur certains chantiers, des difficultés d’approvisionnement, un ralentissement des activités et une trésorerie tendue.
Mais malgré un paysage compliqué, le bilan global de cette année 2022 pour le secteur du BTP est plutôt positif. Effectivement, la croissance en France reste dynamique (+6,3%) et certaines branches du BTP telles que la construction de commerce, locaux agricoles et autres bâtiments non résidentiels affichent une hausse des chantiers de 20,6% ces derniers mois. La situation est donc stable malgré quelques inégalités territoriales : l’Île-de-France présente un fort potentiel. En effet, un quart du parc immobilier est considéré comme une passoire énergétique (F ou G), soit plus de 1,2 million de résidences principales.
Les perspectives d’évolution pour 2023
Bien que l’année 2022 se termine sur une croissance plutôt encourageante pour le secteur du BTP, il faudra s’attendre selon les prévisions, à une croissance plus modeste en 2023 avec +0,7%. Toutefois, certains secteurs pourraient doivent rester vigilants !
Les perspectives pour le logement neuf, non résidentiel et la rénovation
En 2023, le marché du logement neuf sera en recul selon les prévisions d’Olivier Salleron, président de la FFB (-0,8%, dont 2,6% pour les logements). En effet, on anticipe un recul de la production de logements neufs à cause d’une baisse de 21,3% du nombre de permis de construire et à l’effondrement des ventes. De ce fait, ce sont 360 000 unités qui sont prévues pour 2023, contre 400 000 en 2022.
Le marché du logement non résidentiel neuf connaîtra quant à lui un ralentissement à +1,7% selon la FFB. Ce ralentissement s’explique en grande partie par la détérioration du contexte économique et financier qui pèse sur les surfaces commerciales et autorisées (-0,8%).
Le salut de l’activité du bâtiment pourrait se trouver dans le secteur de la rénovation. Bien que le bilan 2022 du secteur de l’amélioration-entretien soit très mitigé avec un chiffre d’affaires de 2,1% (une performance en deçà du niveau espéré), on peut s’attendre à de meilleurs résultats pour 2023.